Cliquez ici >>> đŸȘ ils ne sont pas a la seconde

Nepas confondre vertige et malaise. Les malaises, qui ne sont pas liĂ©s Ă  un trouble de l’équilibre, ne doivent pas ĂȘtre confondus avec des vertiges.Les symptĂŽmes sont diffĂ©rents : faiblesse momentanĂ©e avec sensation de "tĂȘte vide", de flottement, due par exemple Ă  une hypoglycĂ©mie ou Ă  une crise d’angoisse isolĂ©e ou incluse dans un trouble panique avec ou Nevous endormez pas ! Ils veulent que nous nous taisions, que la mobilisation s'Ă©touffe et que nous soyons coupables de leurs exactions. Or non, nous avons maintenant conscience de notre pouvoir - Lorsquils ne peuvent pas ĂȘtre rĂ©employĂ©s par EmmaĂŒs, ils sont remis aux prestataires d’Ecosystem pour ĂȘtre dĂ©polluĂ©s et recyclĂ©s. LA FILIÈRE AMEUBLEMENT DĂšs la crĂ©ation de la filiĂšre ameublement, en 2012, EmmaĂŒs France a signĂ© un accord avec Eco-mobilier pour soutenir le rĂ©emploi et recycler les dĂ©chets de meubles. Ilfaut savoir que les Ă©tablissements ne peuvent refuser un repiquage de la sixiĂšme, quatriĂšme ou troisiĂšme s'il est demandĂ© par l'Ă©lĂšve et ses parents. À ces niveaux, le redoublement peut Listedes synonymes possibles pour «Ils ne sont pas Ă  la seconde»: N'ont pas de problĂšmes d'urgence; Hors du temps; PubliĂ© le 12 janvier 2022 12 janvier 2022 - Auteur loracle Site De Rencontre Serieux Pour Trentenaire. VaccinĂ©e le 2 mai avec une seule dose de Pfizer aprĂšs avoir contractĂ© le Covid-19, Nathalie a eu la mauvaise surprise de dĂ©couvrir que sa vaccination Ă©tait toujours en cours », selon son attestation officielle tĂ©lĂ©chargĂ©e sur le site de l’Assurance maladie. MalgrĂ© un document papier indiquant une vaccination terminĂ©e et signĂ© du mĂ©decin, cette professionnelle de santĂ© ĂągĂ©e de 28 ans ne dispose que d’un code QR attestant d’un statut incomplet. J’ai pourtant deux documents qui certifient une vaccination complĂšte et le mĂ©decin a cochĂ© les cases premiĂšre et deuxiĂšme injections, je pensais en avoir fini avec ça », confie celle qui a Ă©tĂ© piquĂ©e » Ă  l’HĂŽtel-Dieu, Ă  cas de figure mais mĂȘme problĂ©matique Ă  l’arrivĂ©e, celui de Françoise, 64 ans, mĂ©decin installĂ©e Ă  Paris. Ayant reçu les deux doses de vaccin en fĂ©vrier puis en mars, le site de l’Assurance maladie - ouvert le 27 mai - lui affiche pourtant qu’ aucune attestation vous concernant n’a Ă©tĂ© enregistrĂ©e pour le moment ». Une attestation sera disponible ici Ă  chaque nouvelle injection », est-il les rĂ©seaux sociaux, d’autres personnes dans des situations semblables interpellent l’Assurance maladie pour lui demander comment obtenir le statut TerminĂ© ». Celui-ci leur permettra notamment, en flashant le code QR dans TousAntiCovid, de profiter du pass sanitaire, indispensable pour pouvoir voyager et participer Ă  des grands Ă©vĂ©nements cet Ă©tĂ©. Les personnes vaccinĂ©es depuis le 3 mai, elles, disposent aussi d’une attestation au format maladie reconnaĂźt des difficultĂ©s »ContactĂ©e, l’Assurance maladie indique que 1,3 million d’attestations ont dĂ©jĂ  Ă©tĂ© gĂ©nĂ©rĂ©es. Mais elle reconnaĂźt quelques cas de difficultĂ©s ». IndĂ©pendants du fonctionnement du tĂ©lĂ©service en lui-mĂȘme », ils seraient liĂ©s Ă  des mauvaises saisies dans la base de donnĂ©es de la vaccination. Pour le cas de figure de Nathalie, le tutoriel officiel prĂ©voit que le vaccinateur » doit, le cas Ă©chĂ©ant, cliquer sur un lien si une seule injection est nĂ©cessaire pour votre patient ». Oubli de sa part ? Bug technique lors de l’étape d’aprĂšs ? Difficile d’y y remĂ©dier, Nathalie et les autres personnes dans son cas doivent se rendre chez un professionnel qui a accĂšs Ă  la base Vaccin Covid, par exemple leur pharmacien ou leur mĂ©decin, munies du rĂ©sultat positif de leur test ». Le professionnel pourra alors notifier dans le systĂšme que le cycle vaccinal est terminĂ©, ce qui permettra de gĂ©nĂ©rer la bonne attestation. Contrairement Ă  ce qu’une premiĂšre rĂ©ponse apportĂ©e sur Twitter avait laissĂ© penser, il n’est pas nĂ©cessaire de prendre un vĂ©ritable rendez-vous en centre de vaccination. On ne va pas les surcharger en ce moment pour ce genre de chose », indique-t-on en l’attestation indique En cours » alors que vous ne nĂ©cessitiez qu'une seule injection, il convient de prendre un RDV en centre pour faire faire cette clĂŽture explicite. Bonne journĂ©e. S. 2/2— Assurance Maladie ameli_actu May 28, 2021 Concernant Françoise et tous ceux qui ne parviennent Ă  tĂ©lĂ©charger aucun document, l’Assurance maladie leur recommande de se rapprocher » de la personne qui les a vaccinĂ©s ou de leur centre de vaccination, munis de leurs documents administratifs et de tout document remis lors de leurs injections ». Le professionnel de santĂ© pourra alors vĂ©rifier ces informations. Françoise s’en est dĂ©jĂ  sortie en prenant contact avec un mĂ©decin officiant lĂ  oĂč elle a Ă©tĂ© vaccinĂ©e, et qui a mis Ă  jour sa fiche. l'essentiel Micmac autour des emplacements des vendeurs ambulants au Stadium ou Ă  Ernest Wallon. Certains ne sont pas d’accord avec leurs nouvelles places attribuĂ©s ce mois-ci par la mairie. Au Stadium comme Ă  Ernest Wallon, les supporters ont des traditions. Certains ne peuvent pas voir un match sans un passage Ă  la bodega avec une biĂšre fraĂźche Ă  la main. D’autres prĂ©fĂšrent se tourner vers l’odeur attirante qui provient du stand de Rachid et ses frites toutes chaudes. VoilĂ  plus de 13 ans que ce vendeur ambulant a le mĂȘme emplacement Ă  Ernest Wallon. Cette place, elle reprĂ©sente tout pour moi. J’ai connu ma femme ici. Tous les clients savent que je suis lĂ  », avoue-t-il. Pourtant cette saison, Rachid va devoir changer ses habitudes. Pour le retour du football et du rugby Ă  Toulouse, la mairie de Toulouse a procĂ©dĂ© Ă  un appel Ă  projet pour un renouvellement des places attribuĂ©es aux vendeurs ambulants. Et certains habituĂ©s ont vu leurs emplacements bouger. Avant, j’avais une place parfaite. Pour cette saison, je me retrouve loin et entourĂ© de camions de CRS. Qui a envie de venir commander autour d’une demi-douzaine de vĂ©hicules de la police ?» , regrette Rachid. Une perte significative pour les vendeurs ambulants Ce qui nous Ă©nerve, c’est que l’on ne comprend mĂȘme pas la dĂ©cision de la mairie. Ça reprĂ©sente un vrai manque Ă  gagner », s’empresse Ă©galement de commenter Patrick qui avait un camion qui prĂ©parait des saucisses, andouillettes et des brochettes les soirs de matchs. À 63 ans, il ne lui restait plus que quelques annĂ©es Ă  travailler avant de prendre sa retraite. Pour l’instant, j’ai carrĂ©ment sautĂ©. Sans aucune explication, je n’ai plus d’emplacement », poursuit Patrick. La colĂšre monte et Rachid y voit surtout une affaire personnelle Je n’ai rien Ă  me reprocher. On m’a menacĂ© et demandĂ© de ne pas en parler. Ce n’est pas normal. Si ça continue, il va se passer quelque chose. Je vais faire une action», Il y a quelques annĂ©es, le Toulousain avait dĂ©jĂ  fait une grĂšve de la faim. Du cĂŽtĂ© du Capitole, on tente de calmer le jeu. L’attribution des places est soumise Ă  diffĂ©rents critĂšres, comme la qualitĂ© et la soliditĂ© de l’offre ou l’originalitĂ© du concept », tempĂšre CĂ©cile Dufraisse, chargĂ©e du dossier Ă  la Mairie de Toulouse. Il y a eu un appel d’offres. On a Ă©pluchĂ© tous les dossiers. Puis on les a classĂ©s. Ce n’est pas Ă  la tĂȘte du vendeur. Il y a des crispations car certains n’ont plus le mĂȘme emplacement, mais on a quand mĂȘme fait attention de garder un critĂšre d’antĂ©rioritĂ© », assure l’élue. 1La thĂ©ologie naturelle suppose qu’on puisse justifier par la seule raison la croyance en l’existence de Dieu et certaines affirmations concernant sa nature et ses attributs. DĂšs lors, pour qu’une croyance religieuse soit justifiĂ©e rationnellement, il faut et il suffit 2- qu’elle rĂ©sulte d’un argument, c’est-Ă -dire d’une sĂ©rie de propositions comprenant une ou des prĂ©misses et une conclusion, 3- que les prĂ©misses ne comprennent que des Ă©noncĂ©s Ă©vidents par eux-mĂȘmes par exemple, que Dieu est quelque chose tel que rien ne plus grand ne peut ĂȘtre pensĂ©, ou des observations sur lesquelles un large accord peut se faire, des affirmations que nous sommes prĂȘts Ă  accorder indĂ©pendamment de toute croyance religieuse par exemple, que tout mouvement suppose une cause ou qu’il y a plus de rĂ©alitĂ© dans la cause que dans l’effet. 4ParticuliĂšrement, en ce dernier cas, les prĂ©misses ne comprennent pas de proposition tirĂ©e de la Bible, d’un commentaire de la Bible ou issue d’une autoritĂ© religieuse. Dans le cas contraire, la thĂ©ologie n’est plus naturelle mais rĂ©vĂ©lĂ©e. Non pas que cette derniĂšre accuserait un dĂ©ficit de rationalitĂ© par rapport Ă  la thĂ©ologie naturelle. Raisonner correctement Ă  partir de ce qu’on tient pour vrai est une attitude parfaitement rationnelle qui se rencontre constamment dans l’activitĂ© scientifique. Un chercheur scientifique tient pour vrai une thĂ©orie, dans son domaine ou dans d’autres, sans avoir lui-mĂȘme le moyen de la contrĂŽler, donc sur la base de tĂ©moignages. À partir de lĂ , son activitĂ© scientifique se dĂ©veloppe. Personne ne voit en cela un dĂ©faut de rationalitĂ©, alors pourquoi cela serait-il plus inquiĂ©tant en thĂ©ologie ? 1 C. Michon, ’Les prĂ©ambules de la foi’ , Revue de ThĂ©ologie et de Philosophie, 134 2002/II-III, ... 5La thĂ©ologie naturelle et la thĂ©ologie rĂ©vĂ©lĂ©e ne sont nullement exclusives l’une de l’autre. Cependant, la thĂ©ologie naturelle permet de parvenir Ă  certaines vĂ©ritĂ©s religieuses, mais pas Ă  toutes. Par exemple, il n’est pas possible Ă  la thĂ©ologie naturelle de conclure Ă  des vĂ©ritĂ©s pourtant indispensables au salut ou d’expliquer les mystĂšres, comme celui de la TrinitĂ© ou de l’Incarnation. DĂšs lors, les vĂ©ritĂ©s auxquelles le thĂ©ologien naturel parvient seraient des prĂ©ambules de la foi », pour reprendre une expression aussi cĂ©lĂšbre que peu frĂ©quente chez saint Thomas1 ». 2 Elles ne peuvent pas ĂȘtre fausses ; on ne peut pas en douter ; on ne peut pas les corriger. 6La thĂ©ologie naturelle est-elle nĂ©cessairement fondationnaliste ? C’est-Ă -dire, une fois distinguĂ©es deux sortes de croyances, les unes infalsifiables, indubitables et incorrigibles2, et d’autres qui n’ont pas ces caractĂ©ristiques, celles-ci doivent-elles ĂȘtre fondĂ©es sur celles-lĂ  ? Je vais tenter de montrer qu’une rĂ©ponse positive Ă  cette question ferait souffrir la thĂ©ologie naturelle de certains dĂ©fauts Ă©pistĂ©mologiques. Critique du fondationnalisme 7Quels sont les principaux dĂ©fauts du fondationnalisme ? 8A Il a le tort d’identifier avec le principe mĂȘme de la rationalitĂ© la possibilitĂ© de reconduire toutes nos croyances Ă  certaines considĂ©rĂ©es comme infalsifiables, indubitables et incorrigibles. Or, il y a des myriades de croyances qui n’ont pas ces caractĂ©ristiques et ne sont pas fondĂ©es sur des croyances qui les possĂšdent, sans pour autant qu’il soit en rien irrationnel de les entretenir. Par exemple, je crois avoir bu du cafĂ© ce matin. Cette croyance est irrĂ©sistible, au sens oĂč je ne vois aucune raison d’y renoncer. J’ai parfaitement confiance en ma mĂ©moire, Ă  cet Ă©gard. Pourtant, cette croyance n’est pas infalsifiable, indubitable et incorrigible, et elle ne repose pas sur une ou des croyances qui le sont. Fatigue, prĂ©occupations inquiĂ©tantes, distraction, il se pourrait que je me trompe et que, contrairement Ă  ce que je crois, ce matin, j’aie bu du thĂ©. Je ne crois pas me tromper, mais je ne dis pas que c’est impossible. 9B Cependant, si cette croyance d’avoir bu du cafĂ© ce matin s’avĂ©rait douteuse, qu’on parvienne Ă  me convaincre que je doive y renoncer, ne devrais-je pas remettre en question tout l’ensemble de mes croyances ? Ne pourraient-elles pas ĂȘtre tout aussi douteuses, puisque j’avais placĂ© Ă  tort ma confiance dans ce souvenir rĂ©cent d’avoir bu du cafĂ© ce matin ? À mon sens, non. Car, pour qu’on puisse me convaincre de renoncer Ă  cette croyance d’avoir bu ce matin du cafĂ©, et que je puisse moi-mĂȘme m’en convaincre, encore dois-je avoir toute confiance dans d’autres croyances. Par exemple, dans les croyances qu’il existe d’autres personnes que moi, qu’elles peuvent me parler, m’expliquer quelque chose, que je peux les comprendre, mais aussi qu’il existe une diffĂ©rence entre le thĂ© et le cafĂ©, etc. Ainsi, la faillibilitĂ©, mĂȘme concernant une croyance dont je n’ai gĂ©nĂ©ralement aucune raison de douter, est solidaire d’une confiance dans d’autres croyances dont je ne peux pas douter au moment mĂȘme oĂč je m’aperçois qu’il y a un doute au sujet de la premiĂšre ou que, Ă  mon grand Ă©tonnement peut-ĂȘtre, elle est fausse. 10C La thĂšse fondationnaliste affirme que fonder une croyance est une activitĂ© mĂ©tacognitive consistant en son Ă©valuation Ă©pistĂ©mologique, c’est-Ă -dire dans la rĂ©ponse Ă  la question de savoir si elle est justifiĂ©e. La recherche de croyances fondationnelles sur lesquelles toutes les autres reposent peut ĂȘtre considĂ©rĂ©e comme interne. C’est un moment rĂ©flexif, un examen de conscience Ă©pistĂ©mique. Soit ma croyance C, ai-je le droit de l’entretenir, c’est-Ă -dire respecte-t-elle les rĂšgles Ă©pistĂ©miques E1, E2, .. .En ? Cependant, pour que cette dĂ©marche ait un sens, cela suppose que les facultĂ©s cognitives, grĂące auxquelles nous opĂ©rons le contrĂŽle ou l’examen, soient diffĂ©rentes de celles qui sont Ă  l’Ɠuvre dans l’acquisition des croyances examinĂ©es. Mais comment est-ce possible ? Nous n’avons pas un esprit de rechange - un esprit philosophique contrĂŽlant l’esprit ordinaire qui, naĂŻvement », croit. Comment pourrions-nous jamais sortir du cercle Ă©pistĂ©mique dans lequel tout contrĂŽle de la valeur Ă©pistĂ©mique de nos croyances suppose les mĂȘmes facultĂ©s cognitives grĂące auxquelles nous entretenons ces croyances ? Si ces facultĂ©s cognitives sont fiables, le contrĂŽle est inutile. Si ces facultĂ©s cognitives ne sont pas fiables, le contrĂŽle est tout aussi inutile. Il entraĂźne une nouvelle rĂ©gression. Le programme de tout reprendre dĂšs les fondements, celui qu’on s’accorde Ă  considĂ©rer comme cartĂ©sien, ne serait-il pas absurde ? 11D On peut encore faire un autre reproche au fondationnalisme. Nous n’avons pas d’abord une thĂ©orie Ă©pistĂ©mologique comprenant des critĂšres Ă©pistĂ©mologiques sur la base desquels nous acceptons certaines croyances. Nous avons des croyances, dont nous tenons certaines comme des paradigmes de rationalitĂ©, sans pour autant avoir Ă  les considĂ©rer comme infalsifiables. C’est pourquoi le projet de fonder la connaissance en utilisant des critĂšres Ă©pistĂ©mologiques paraĂźt mettre les choses Ă  l’envers. Supposons que nos critĂšres Ă©pistĂ©mologiques soient comprĂ©hensifs, alors nous serons conduits Ă  tenir pour lĂ©gitimes des croyances que d’autres rejetteront. Si nous disons qu’une croyance est lĂ©gitime tant qu’il n’y a pas de raison absolue d’y renoncer, certaines croyances lĂ©gitimes peuvent n’ĂȘtre pas partagĂ©es par tous. Si au contraire les critĂšres sont rigides, nous risquons d’ĂȘtre obligĂ©s de renoncer Ă  la plupart des croyances que, spontanĂ©ment, nous considĂ©rons comme lĂ©gitimes, voire d’ĂȘtre acculĂ©s au scepticisme. C’est ainsi, vraisemblablement, si nous disons, comme Descartes, que seules les croyances dont il serait impossible de douter sont lĂ©gitimes. L’idĂ©al serait Ă©videmment que les critĂšres Ă©pistĂ©mologiques conduisent Ă  rĂ©puter comme rationnelles nos croyances qui le sont vĂ©ritablement et Ă  rejeter les autres. Mais comment les mĂȘmes critĂšres peuvent-ils Ă  la fois ĂȘtre Ă©tablis Ă  partir de la rationalitĂ© de nos croyances et fonder cette rationalitĂ© ? Ne vaut-il pas mieux alors ĂȘtre particularisme ? Cela revient Ă  partir de croyances qui sont des paradigmes de rationalitĂ©, plutĂŽt que de critĂšres constituant des normes de contrĂŽle Ă©pistĂ©mique. Une conception non fondationnaliste de la thĂ©ologie naturelle 12Si la thĂ©ologie naturelle est comprise comme un effort pour fonder sur certaines prĂ©misses la proposition que Dieu existe, elle prĂ©sente les dĂ©fauts de tout fondationnalisme Ă©pistĂ©mologique que nous venons d’évoquer. Mais une interprĂ©tation non fondationnaliste de la thĂ©ologie naturelle me semble possible. Elle conviendrait aux Cinq Voies de saint Thomas, souvent prĂ©sentĂ©es pourtant comme le modĂšle mĂȘme d’un argumentaire thĂ©ologique fondationnaliste. Saint Thomas aurait proposĂ© de fonder notre croyance en l’existence de Dieu sur des croyances certaines en suivant une dĂ©marche dĂ©monstrative. Or, Ă  mon sens, saint Thomas ne raisonne pas en fondationnaliste, mais de la façon suivante, selon ces affirmations 131 Certaines choses bougent.2 Certaines choses semblent ĂȘtre la cause de certaines autres.3 Certaines choses existent un moment et cessent d’exister.4 Certaines choses sont plus ou moins bonnes, plus ou moins vraies, plus ou moins nobles.5 Certaines choses semblent avoir Ă©tĂ© faites Ă  dessein. 3 Je montrerai que les Cinq Voies sont des Ă©checs principalement parce qu’il est plus difficile qu’ ... 14La plupart des gens croient 1, 2, 3, 4, 5 et ils ne semblent avoir aucune raison de renoncer Ă  ces croyances. Elles sont ordinaires, triviales si l’on veut. Or, Ă  partir de ces croyances, en raisonnant, il est lĂ©gitime d’entretenir aussi la croyance en l’existence de Dieu. Je comprends ainsi la dĂ©marche de l’Aquinate il est lĂ©gitime de croire en l’existence de Dieu Ă  partir de certaines croyances parfaitement ordinaires, celles que nous entretenons spontanĂ©ment. Mais cela ne veut pas dire qu’elles fondent la croyance en l’existence de Dieu. Elles n’ont rien d’infalsifiables, d’indubitables et d’incorrigibles. Par exemple, il est notoire que ZĂ©non d’ÉlĂ©e a contestĂ© 1. Pour certains3, 1, 2 et 3 sont par trop tributaires d’une conception mĂ©diĂ©vale de la physique, hĂ©ritĂ©e d’Aristote et devenue obsolĂšte dans la physique moderne. Supposons qu’on conteste 1, 2, 3, 4, et/ou 5, d’autres croyances ordinaires feront l’affaire, car nous n’en sommes jamais dĂ©pourvus... Ce qui importe est de raisonner Ă  partir de ces croyances irrĂ©sistibles qui ne sont pourtant pas infalsifiables, indubitables et incorrigibles. La dĂ©marche reprĂ©sente un effort de rationalitĂ© dans le domaine mĂ©taphysique et thĂ©ologique, mais il ne s’agit pas de fondationnalisme. 15Cette interprĂ©tation des Cinq Voies de saint Thomas repose sur la conception Ă©pistĂ©mologique suivante. 161 La valeur Ă©pistĂ©mique d’une croyance ne prĂ©suppose nullement un contrĂŽle Ă©pistĂ©mique prĂ©alable grĂące auquel nous serions autorisĂ©s Ă  l’entretenir. 4 J’ai essayĂ© de montrer dans Qu’est-ce que croire ? Paris, J. Vrin, 2003 et dans Le rĂ©alisme esthĂ© ... 172 Nos croyances ne sont pas volontaires. Il n’est pas possible de dĂ©cider de croire que p Ă  partir d’un contrĂŽle prĂ©alable de la valeur Ă©pistĂ©mique d’une croyance. Cela ne veut pas dire qu’il n’y ait absolument rien de volontaire dans nos croyances. Mais on parle alors de certains efforts que nous pouvons faire afin d’acquĂ©rir une attitude accroissant la probabilitĂ© d’avoir des croyances correctes4. 183 Certaines de nos croyances sont telles qu’il est impossible pour nous, adultes normaux, de les rejeter, sauf Ă  faire semblant. Nous n’en sommes nullement responsables. DĂšs lors, nous n’avons aucune permission Ă  avoir pour les entretenir, ni aucune obligation d’examen Ă  leur Ă©gard. Que ces croyances soient irrĂ©sistibles ne signifie pas qu’elles sont infaillibles. Mais cette faillibilitĂ© n’est pas une raison pour les suspendre ou exiger qu’elles fassent l’objet d’un contrĂŽle prĂ©alable. Si je n’ai pas mes lunettes et que je crois pourtant reconnaĂźtre Ă  cinquante mĂštres de lĂ  mon ami Arnaud, croire que c’est bien lui serait l’indice d’un dysfonctionnement Ă©pistĂ©mique. Mais si Arnaud est lĂ  devant moi, que je porte mes lunettes, suspendre ma croyance qu’il est lĂ  parce que, aprĂšs tout, ce ne pourrait ĂȘtre qu’une illusion de mes sens, ou un robot qui imite Arnaud, etc., n’est-ce pas aussi une sorte de dysfonctionnement..., philosophique cette fois ? 194 Il s’ensuit que c’est une erreur de catĂ©gorie de dire que nos croyances les plus courantes - croire qu’il y a des choses indĂ©pendantes de nous, dont des personnes, croire que la plupart de nos souvenirs sont corrects, croire que ce que les gens nous disent est gĂ©nĂ©ralement vrai - puissent ĂȘtre justifiĂ©es. Car ces croyances ne sont ni problĂ©matiques avant d’ĂȘtre fondĂ©es, ni justifiables. Toute tentative de justification les prĂ©supposerait nous ne saurions sortir d’un tel cercle Ă©pistĂ©mique. À ces croyances, la catĂ©gorie de justification ne s’applique pas. Le fondationnalisme fait donc une erreur de catĂ©gorie Ă©pistĂ©mique en prĂ©tendant justifier des croyances irrĂ©sistibles. Et si elles ne sont pas justifiables, elles ne peuvent pas non plus ĂȘtre injustifiĂ©es. 5 Voir A. Plantinga, Warrant and Proper Function, Oxford, Oxford University Press, 1993. 205 À la notion de justification Ă©pistĂ©mique, on prĂ©fĂ©rera celle de garantie Ă©pistĂ©mique. Ce qui garantit des croyances, sans prĂ©tendre les justifier, est le bon fonctionnement de nos facultĂ©s cognitives, dans des circonstances normales, quand ce fonctionnement est dirigĂ© vers la dĂ©couverte de la vĂ©ritĂ©5. L’épistĂ©mologie n’est pas chargĂ©e de valider ces croyances. Nos croyances ne sauraient donc pas ĂȘtre justifiĂ©es ou validĂ©es par une dĂ©marche Ă©pistĂ©mologique fondationnaliste. Elles sont en revanche garanties par le mode d’acquisition que nous en avons et la qualitĂ© Ă©pistĂ©mique personnelle de celui qui croit ses vertus Ă©pistĂ©miques. 6 Voir p. Engel, Philosophie et psychologie, Paris, Gallimard, 1996, chap. V Naturaliser l’épistĂ©m ... 21Si la thĂ©ologie naturelle Ă©tait une tentative pour fonder des croyances religieuses, elle serait vouĂ©e Ă  l’échec pour les raisons que je viens de donner. En revanche, elle peut valablement prendre la forme d’une Ă©thique des croyances religieuses », laquelle s’interroge sur notre droit d’entretenir certaines croyances. Les termes connaissance » et rationalitĂ© » sont normatifs. Ce qui signifie que la connaissance ne rĂ©sulte pas seulement d’une relation causale avec la rĂ©alitĂ© connue, de l’effet qu’elle fait sur nous en tant qu’ĂȘtres sensibles et intelligents. L’épistĂ©mologie n’est pas naturalisable », au sens oĂč elle n’est pas explicable exclusivement en termes de psychologie de la connaissance6. Certaines normes interviennent dans la dĂ©termination du statut Ă©pistĂ©mique de nos croyances. C’est pourquoi on parle d’éthique des croyances, pour souligner le lien constitutif de l’épistĂ©mologie avec la question du droit d’entretenir des croyances. Une Ă©thique des croyances religieuses portera dĂšs lors sur le droit d’en avoir. 22Pour certains, ce qu’il est lĂ©gitime de croire est seulement ce que nous devons croire. GĂ©nĂ©ralement, ceux qui soutiennent cette conception ajoutent que ce que nous devons croire est seulement ce qui est Ă©pistĂ©mologiquement fondĂ©. Leur Ă©thique des croyances est dĂ©ontologique. Ils sont aussi volontaristes ; ils croient pouvoir dĂ©cider de croire ou de renoncer Ă  croire. Pour d’autres, dont je suis, il est lĂ©gitime de croire tout ce qu’il n’est pas lĂ©gitimement interdit de croire. Nous n’avons pas besoin d’autorisation particuliĂšre dans chaque cas de croyance ou pour des types de croyances. Pour rĂ©puter irrationnelle une croyance, il convient de montrer qu’il existe de bonnes raisons de ne pas l’entretenir. Mais si Ă  une croyance ne s’opposent pas ces raisons dĂ©cisives, sa rationalitĂ© n’est pas contestable. Nous n’avons pas Ă  vouloir croire, et heureusement, car nous ne le pouvons pas. L’épistĂ©mologie de la religion d’Alvin Plantinga 23On pourrait ĂȘtre tentĂ© de tenir la croyance en l’existence de Dieu pour l’une de ces croyances irrĂ©sistibles, dont la rationalitĂ© n’a nullement Ă  ĂȘtre justifiĂ©e, parce qu’elles sont, par elles-mĂȘmes les normes mĂȘme de la rationalitĂ©. À leur sujet, Plantinga parle de croyances de base ». 7 A. Plantinga, Warranted Christian Belief, Oxford, Oxford University Press, 2000, p. 176. 8 À tort ou Ă  raison, Plantinga emprunte cette expression Ă  Calvin. La thĂšse de Plantinga est connue ... 9 Plantinga, Warranted Christian Belief, p. 179. 24Quelles sont les croyances de base ? Ce sont, par exemple, les croyances perceptives. Ma croyance de voir l’écran de mon ordinateur n’en suppose pas une autre sur laquelle elle se fonde. De mĂȘme, ma croyance d’avoir bu du cafĂ© ce matin lors du petit dĂ©jeuner. Pour Plantinga, c’est la mĂȘme chose pour le sens du divin. Il ne s’agit pas d’une infĂ©rence rapide et approximative faite depuis le constat de la grandeur des montagnes, de la beautĂ© des fleurs ou du soleil sur la cime des arbres, jusqu’à la croyance en l’existence de Dieu ; une croyance en Dieu naĂźt spontanĂ©ment quand, dans ces constats, l’opĂ©ration du sensus divinitatis est aussi Ă  l’Ɠuvre7 », dit-il. La croyance en l’existence de Dieu n’a donc nullement Ă  ĂȘtre fondĂ©e ou justifiĂ©e. Elle est garantie par la façon dont elle est acquise, les modalitĂ©s de sa genĂšse. Quelles sont-elles ? Exactement comme celles des autres croyances de base, perceptives ou mĂ©morielles par exemple, lesquelles sont finalement des paradigmes de rationalitĂ©. Nous avons des facultĂ©s sensibles et cognitives fiables ; les croyances issues de leur exercice sont fiables de ce seul fait ; elles constituent les bases sur lesquelles notre rationalitĂ© opĂšre. De la mĂȘme façon, nous avons un sensus divinitatis8. C’est une facultĂ© un pouvoir ou un mĂ©canisme de genĂšse de croyances produisant, pour peu que les conditions appropriĂ©es soient satisfaites, des croyances qui ne sont aucunement fondĂ©es sur des Ă©vidences ou sur d’autres croyances9 », dit Plantinga. 10 Voir Ibid., p. 184. 25Il convient alors de se demander pourquoi la croyance en l’existence de Dieu n’est pas aussi rĂ©pandue que celle en l’existence des choses qui nous entourent - une croyance de base elle aussi. Selon Plantinga, cela est dĂ» fondamentalement Ă  l’effet noĂ©tique du pĂ©chĂ©, dĂ©crit et analysĂ© dans le chap. 7 de Warranted Christian Belief. De mĂȘme qu’une de nos facultĂ©s sensibles et cognitives peut mal fonctionner, que nous pouvons ĂȘtre atteints par une maladie cognitive aveuglement, incapacitĂ© totale Ă  pondĂ©rer des arguments, folie, etc., il existe une maladie propre du sensus divinitatis - et le pĂ©chĂ© a cet effet de troubler le sens du divin10. 26Une objection semble immĂ©diatement s’imposer Ă  l’encontre de l’épistĂ©mologie des croyances religieuses proposĂ©e par Alvin Plantinga. N’arrive-t-il pas souvent que nous soyons conduits Ă  suspendre notre croyance parce que, Ă  l’évidence, les raisons de croire sont insuffisantes ? Le fonctionnement cognitif correct d’une personne ne suppose-t-il pas cette capacitĂ© de refuser certaines croyances, par manque d’évidence, mĂȘme si elles nous tentent ? Que l’existence de Dieu s’impose psychologiquement Ă  quelqu’un, qu’il y croie comme il croit Ă  l’existence des choses devant lui, comme il croit avoir bu du cafĂ© le matin au petit dĂ©jeuner, est-ce une raison d’accepter cette croyance ? Doit-on Ă©lever ce caractĂšre irrĂ©flĂ©chi de nos croyances ordinaires en paradigme de rationalitĂ© ? Comment un philosophe peut-il ainsi encourager cette forme d’anti-intellectualisme et d’acceptation du fait accompli doxastique ? Ne doit-il pas plutĂŽt insister sur le caractĂšre Ă©pistĂ©mologiquement insuffisant de nos croyances irrĂ©flĂ©chies, exiger des arguments en bonne et due forme les justifiant ? 27Plantinga ne dit Ă©videmment pas que nous ne sommes jamais conduits Ă  constater l’insuffisance de nos raisons de croire, ni qu’un constat de cet ordre n’est pas souvent une attitude des plus rationnelles. Voici un exemple de mon cru pour expliquer ce que, Ă  mon sens, Plantinga veut dire. L’un de mes fils me demande quelle est la hauteur du plus haut sommet sur la Terre. Je lui rĂ©ponds Je crois que c’est dans les huit mille mĂštres, Ă  peu prĂšs ». Il en conclut que je ne crois qu’à moitiĂ© en ce que je lui ai rĂ©pondu. En revanche, mon fils n’ajoute pas Alors, si tu n’en es pas certain, tu ne peux l’ĂȘtre non plus d’ĂȘtre assis devant ton ordinateur, ni mĂȘme d’avoir un corps ». S’il faisait cette remarque, je lui rĂ©pondrais que suspendre ma croyance au sujet de mon corps parce que je ne peux ĂȘtre certain d’en avoir un ne serait en rien un indice de rationalitĂ©, mais plutĂŽt un signe de dysfonctionnement cognitif. C’est ce qui est diffĂ©rent dans le cas du plus haut sommet de la terre. Je n’ai aucune bonne raison de ne pas croire me trouver devant mon ordinateur. Les prĂ©tendues raisons philosophiques, de type sceptique par exemple, ne sont pas des raisons du tout. Je vois bien qu’au sujet du plus haut sommet de la terre, je peux me tromper. 11 C. Tiercelin, Le doute en question, Tel Aviv et Paris, L’Éclat, 2005, p. 126. 28Pour Plantinga, s’agissant des discussions au sujet de la croyance en l’existence de Dieu, nous ne sommes pas dans le premier type de situation, celui oĂč croire quelque chose ne signifie pas n’en ĂȘtre pas sĂ»r, avoir des doutes ou que douter est l’attitude la plus raisonnable. Nous sommes dans le second, celui oĂč le doute est une coquetterie philosophique qui ne peut ĂȘtre prise au sĂ©rieux. Les contextes diffĂšrent. L’une des ruses sceptiques est de faire croire que douter, connaĂźtre, signifier, sont des entreprises qu’il est possible d’envisager et d’évaluer en dehors de tout contexte11 ». On pourra encore faire l’objection que nous ne savons peut-ĂȘtre jamais si nous sommes dans une situation du premier ou du deuxiĂšme type. Cependant, ĂȘtre Ă  mĂȘme de dĂ©terminer dans quel type de situation nous nous trouvons, c’est justement cela qui relĂšve de notre fiabilitĂ© cognitive, voire de notre rationalitĂ©. Mais Ă  cet Ă©gard, nous n’avons pas de critĂšres prĂ©formĂ©s, pas de rĂšgles toutes faites que nous puissions appliquer infailliblement. La rationalitĂ© humaine s’illustre dans cette capacitĂ© Ă  faire la diffĂ©rence dans les cas particuliers, par une sorte de sens Ă©pistĂ©mique, en quelque sorte. Certes, ce n’est pas sans risque d’erreur. Mais il me semble qu’il y aurait une certaine mauvaise foi Ă  ne pas nous reconnaĂźtre aussi Ă  cet Ă©gard une certaine rĂ©ussite. 29Il existe une autre objection, fort courante, Ă  la thĂšse de Plantinga l’argument de la Grande Citrouille » The Great Pumpkin Objection. Si la croyance en Dieu est une croyance de base, qui n’a pas Ă  ĂȘtre justifiĂ©e, n’importe quelle croyance ne peut-elle pas ĂȘtre prĂ©sentĂ©e comme ayant le mĂȘme statut Ă©pistĂ©mique ? Par exemple, la croyance que la Grande Citrouille revient chaque annĂ©e, pour Halloween, ou la croyance, plus courante sous nos cieux, que le PĂšre NoĂ«l met des cadeaux dans nos chaussures dans la nuit du 24 au 25 dĂ©cembre... Ou bien n’importe quelles croyances rĂ©sultant de la lecture d’un horoscope, des croyances au sujet des extra-terrestres, des propriĂ©tĂ©s curatives du jus de goyave ou aphrodisiaques de la racine de gingembre. La croyance en l’existence de Dieu vaut-elle mieux, se demandent certains ? 30En rĂ©alitĂ©, c’est cette objection qui ne vaut pas grand-chose. Elle repose sur l’idĂ©e que pour qu’une croyance soit lĂ©gitime, en tant que croyance de base, elle doit satisfaire un certain critĂšre. S’il n’y a pas de critĂšre, nous dit-on, n’importe quelle croyance est alors lĂ©gitime, mĂȘme la plus aberrante. C’est ce qui conduit certains Ă  dire que les croyances chrĂ©tiennes sont du mĂȘme ordre que celles des scientologues, des RaĂ«liens et des adeptes du Culte de Marylin Monroe... Tous dans le mĂȘme sac, tous superstitieux. Je pense cependant qu’il s’agit lĂ  d’un sophisme. 31Prenons un exemple. Dans les annĂ©es 1930, les positivistes logiques » pensaient que toutes les propositions doivent satisfaire un critĂšre de vĂ©rifiabilitĂ©, selon lequel une proposition ni analytiquement vraie logiquement vraie, si l’on veut ni empiriquement vraie par constat empirique, et pas rĂ©ductible non plus Ă  une proposition empiriquement vraie, est dĂ©pourvue de signification. Les deux principaux dĂ©fauts de ce critĂšre de signification comme vĂ©rification sont patents. PremiĂšrement, bien des thĂ©ories scientifiques ne le satisfont pas. DeuxiĂšmement, ce critĂšre n’est ni analytiquement ni empiriquement vrai ; il est contradictoire. Supposons que nous rejetions le critĂšre de vĂ©rification. Pour autant, cela n’implique pas que n’importe quel Ă©noncĂ©, ou prĂ©tendu tel, soit du coup dotĂ© de signification. Ainsi, un Ă©noncĂ© comme Les crouchottes vibulent blattement » n’en a pas pour autant. L’absence de critĂšre de vĂ©rification n’implique nullement que n’importe quel Ă©noncĂ©, aussi invĂ©rifiable soit-il, possĂšde une signification. C’est la mĂȘme chose pour la croyance dans la Grande Citrouille, la croyance dans le PĂšre NoĂ«l ou celles des scientologues, des RaĂ«liens ou des adeptes du Culte de Marylin. Ce n’est pas parce que nous n’avons pas de critĂšres Ă  appliquer pour distinguer les croyances de base lĂ©gitimes et celles qui ne le sont pas, que toutes se valent. Soit la croyance au PĂšre NoĂ«l. Il me suffit la nuit de NoĂ«l de rester Ă  cĂŽtĂ© de mes chaussures pour dĂ©couvrir la vĂ©ritĂ©. Si quelqu’un pense que sa voisine est une extra-terrestre, un enquĂȘte sur son lieu de naissance, ses ascendants, etc., la dĂ©trompe si elle est de bonne foi et normale. En revanche, comment l’athĂ©e compte-t-il dĂ©tromper ceux qui croient que le Christ est ressuscitĂ© le troisiĂšme jour et qu’il est montĂ© au ciel ? On peut certes essayer de montrer que la rĂ©surrection est une supercherie, mais encore faut-il y parvenir ou prouver que croire en la rĂ©surrection, qu’elle soit ou non une supercherie, est Ă©pistĂ©mologiquement illĂ©gitime. À la diffĂ©rence d’une opinion aujourd’hui assez rĂ©pandue, me semble-t-il, croire dans son horoscope et croire dans la rĂ©surrection du Christ, empiriquement et Ă©pistĂ©mologiquement ce n’est pas du tout la mĂȘme chose. La confiance en soi 12 C’est le problĂšme que pose aussi ce qu’on peut appeler l’ Ă©videntialisme », la thĂšse selon laquell ... 13 Voir P. van Inwagen, Is it Wrong, Everywhere, Always, and for Anyone, to Believe Anything upon In ... 32Avant d’expliquer pourquoi, malgrĂ© sa valeur, je n’adopte pas la thĂšse de Plantinga, je veux indiquer ce qui, dans sa dĂ©marche, me paraĂźt particuliĂšrement bienvenu. La plupart des croyants - au sens de ceux qui ont des croyances religieuses - sont incapables de rĂ©pondre aux objections qui leur sont opposĂ©es. Et tous les croyants, mĂȘme les plus sophistiquĂ©s », sont incapables de se justifier avec des arguments imparables. Mais oĂč est le scandale ? Pourquoi les croyants devraient-ils ĂȘtre Ă  mĂȘme de se justifier ou de proposer des arguments que n’importe qui, mĂȘme le plus retors des athĂ©es, devrait trouver respectables ? C’est le fondationnalisme qui reprĂ©sente une demande indue et mĂȘme absurde. La ruse d’une certaine critique de la religion est de faire accepter une Ă©pistĂ©mologie fondationnaliste, puis de constater que les croyances religieuses ne peuvent pas ĂȘtre ainsi fondĂ©es12. Mais quelles autres croyances satisfont cette Ă©pistĂ©mologie, qui notoirement conduit au scepticisme Ă©pistĂ©mologique ? De plus, on tend alors Ă  exiger pour les croyances religieuses un type de contrĂŽle Ă©pistĂ©mique, fondationnaliste, qu’on ne requiert pas pour d’autres croyances, politiques par exemple13. J’y reviendrai. 14 Voir R. Pouivet, Croyance religieuse, crĂ©dulitĂ© et vertu », Revue de ThĂ©ologie et de Philosophie, ... 15 Voir H. Kornblith Ă©d, Epistemology Internalism and Externalism, Oxford, Blackwell, 2001. 16 Voir A. Baier, Trust and Antitrust », Ethics, 96 1986/2. Voir aussi A. McLeod, Trust », The S ... 33Si nous avons le malheur d’avouer que notre croyance est vraisemblablement liĂ©e Ă  l’éducation reçue dans notre famille ou Ă  l’école, c’est encore pire ! Nous sommes alors convaincus d’avoir Ă©tĂ© incapables d’une rĂ©vision nĂ©cessaire de nos croyances en vue de leur donner des bases solides et objectives14. Or, les croyances ainsi acquises ne sont pas en attente de validation fondationnelle. Du moins, ce n’est pas le cas si on adopte une perspective externaliste en Ă©pistĂ©mologie. Pour l’externaliste, nous n’avons pas complĂštement accĂšs Ă  nos raisons de croire, certaines sont externes ; l’internaliste prĂ©tend en revanche que la justification de nos croyances repose sur cet accĂšs et le contrĂŽle des raisons. Mais qu’il faille prĂ©fĂ©rer une Ă©pistĂ©mologie internaliste Ă  une Ă©pistĂ©mologie externaliste reste Ă  dĂ©montrer15. Une croyance acquise par l’éducation est lĂ©gitime sans ĂȘtre justifiĂ©e ou mĂȘme pouvoir l’ĂȘtre au sens que la notion de justification peut avoir pour un fondationnaliste. La confiance constitue une raison de croire lĂ©gitime pour peu qu’on renonce Ă  un modĂšle Ă©pistĂ©mologique fondationnaliste et internaliste16. 17 A. Plantinga, Reason and Belief in God », dans A. Plantinga & N. Wolterstorff, Faith and Rational ... En lisant la Bible, je peux avoir le sentiment profond que Dieu me parle. En faisant quelque chose de moche, de mal ou de cruel, je peux me sentir coupable aux yeux de Dieu et former la croyance qu’il dĂ©sapprouve ce que j’ai fait. En me confessant et en me repentant, je peux me sentir pardonnĂ©, et je forme la croyance que Dieu me pardonne pour ce que j’ai fait. Une personne en grave danger peut se tourner vers Dieu, demandant sa protection et son aide ; bien sĂ»r, elle a alors la croyance que Dieu peut l’entendre et au besoin l’aider. Quand la vie est douce et agrĂ©able, un sentiment spontanĂ© de gratitude peut envahir l’ñme ; celui qui a ce sentiment peut remercier et louer Dieu pour sa bontĂ©, ce qui s’accompagne de la croyance que Dieu doit ĂȘtre remerciĂ© et louĂ©17. 18 Voir L. Lehrer, Self-Trust, Oxford, Oxford University Press, 1997; C. McLeod, Self-Trust and Reprod ... 19 Tiercelin, Le doute en question, p. 85. 34Ces remarques sont d’une rĂ©elle importance pour l’épistĂ©mologie des croyances religieuses. MĂȘme si Plantinga n’utilise pas la notion de self-trust », de confiance en soi », ne pourrait-elle pas ici ĂȘtre introduite Ă  bon escient ?18 Il me faut avoir confiance dans mes croyances, aussi passives soient-elles, du moins celles auxquelles, pour l’heure, il n’y rien Ă  redire. Je dois me fier Ă  mes capacitĂ©s cognitives. Si je ne le faisais pas, pour autant que ce soit mĂȘme possible, c’est alors que ma conduite pourrait ĂȘtre qualifiĂ©e d’irrationnelle. Claudine Tiercelin emploie l’expression de jugements instinctifs de rationalitĂ©19 ». Si elle ne l’appliquerait vraisemblablement pas aux croyances religieuses, Ă  mon sens cette expression n’est pas dĂ©placĂ©e dans ce contexte. Une personne totalement dĂ©pourvue de confiance intellectuelle en soi deviendrait une feuille morte, tirĂ©e Ă  hue et Ă  dia par le premier vent de scepticisme venu. Douter de nos croyances suppose une raison de douter. Faire semblant de douter, ce n’est pas vraiment douter, et surtout ce n’est pas une raison de le faire. La confiance en nos propres croyances n’est nullement un dĂ©faut de rationalitĂ©, mais l’une de ses formes les plus sĂ»res. La rationalitĂ© de l’incroyance 20 Voir R. Pouivet, ÉpistĂ©mologie thomiste et Ă©pistĂ©mologie rĂ©formĂ©e », dans S. Bourgeois-Gironde, B ... 21 L. Wittgenstein, De la certitude, tr. fr. D. Moyal-Sharrock, Paris, Gallimard, 2006, § 89. 35Si j’ai le plus grand respect pour la thĂšse de Plantinga, je ne crois pourtant pas que les croyances religieuses soient Ă  proprement parler des croyances de base20. Du moins, s’il s’agit de dire que l’idĂ©e mĂȘme d’en discuter la validitĂ© Ă©pistĂ©mique est dĂ©pourvue de pertinence, voire de sens. Car nous pouvons perdre nos croyances religieuses sans perdre tous nos repĂšres de rationalitĂ©. Or, il n’est pas possible de perdre des croyances comme celle dans l’existence des choses perçues ou dans l’existence d’autres esprits que le mien. Quelle diffĂ©rence y a-t-il entre la croyance en l’existence de Dieu et ma croyance en l’existence de la terre avant ma naissance ? C’est que, s’il s’avĂ©rait que la deuxiĂšme est inexacte, toute ma vie Ă©pistĂ©mique s’écroulerait. Et encore le mot est faible, car je ne vois mĂȘme pas exactement ce que cela voudrait dire de mettre sĂ©rieusement en question cette croyance. Comme le dit Wittgenstein, certaines propositions sont hors de doute - au sens oĂč nous pouvons bien simuler que nous les mettons en doute, mais en rĂ©alitĂ© c’est impossible On aimerait dire ’Tout parle pour et rien contre la terre a existĂ© longtemps avant ma naissance...’. Et pourtant, me serait-il possible de croire le contraire ? Mais la question est comment une telle croyance se manifesterait-elle en pratique ?21 » 36La croyance en l’existence de Dieu n’est pas hors de doute, au sens oĂč, si elle s’avĂ©rait fausse, notre vie intellectuelle pourrait repartir sur de meilleures bases, simplement dĂ©barrassĂ©e de croyances fausses. C’est la mĂȘme chose pour la croyance que la terre est au centre de l’univers... En revanche, si l’on me dit Non, tu as tort, avant ta naissance rien n’existait », que reste-t-il de crĂ©dible ? Toute ma vie intellectuelle s’effondre, tant cette croyance en est, en quelque sorte, constitutive. Ma confiance intellectuelle en moi, indispensable, est perdue. Et comment pourrais-je jamais la reconstituer ? S’agissant de religion, la perte de la foi est une expĂ©rience existentiellement bouleversante, qu’elle soit ressentie comme Ă©prouvante ou, au contraire, libĂ©ratrice. Mais ce n’est en rien la perte de tous les repĂšres de rationalitĂ© dans les choses de la vie ordinaire. C’est un Ă©vĂ©nement existentiel, pas une catastrophe Ă©pistĂ©mique. À l’inverse, celui auquel la grĂące de la foi est accordĂ©e verra le monde d’une façon nouvelle. Il donnera aux choses un sens qu’elles n’avaient pas avant. Mais pour autant, cela ne signifie pas que, brusquement, il acquiĂšre une rationalitĂ© qui lui faisait dĂ©faut. 22 Thomas d’Aquin, Somme ThĂ©ologique, Ia, q. 2, a. 3, obj. 2. 37Saint Thomas a remarquĂ© la diffĂ©rence entre les croyances constitutives de notre rationalitĂ© et les croyances religieuses. On peut difficilement s’imaginer perdre les premiĂšres, mais cela a un sens de perdre ou d’acquĂ©rir les secondes. C’est ainsi que j’interprĂšte l’une des objections Ă  la croyance en l’existence de Dieu Il semble bien que tous les phĂ©nomĂšnes observĂ©s dans le monde puissent s’accomplir par d’autres principes, si l’on suppose que Dieu n’existe pas ; car ce qui est naturel a pour principe la nature, et ce qui est libre a pour principe la raison humaine ou la volontĂ©. Il n’y a donc nulle nĂ©cessitĂ© de supposer que Dieu existe22 ». Autrement dit, certains peuvent rationnellement tenir la croyance en l’existence de Dieu pour superflue. Saint Thomas cherche Ă  contrer l’objection, bien sĂ»r, mais il ne dit pas que l’argument du caractĂšre superflu de la croyance en l’existence de Dieu n’est pas tenable. Il ne suggĂšre pas que tous nos repĂšres de rationalitĂ© s’écrouleraient si ce caractĂšre superflu de la croyance en Dieu Ă©tait avĂ©rĂ©. 38Il existe une diffĂ©rence entre certaines croyances, identifiables avec les principes mĂȘmes de notre rationalitĂ©, et des croyances qui ne jouent pas ce rĂŽle constitutif de la rationalitĂ©. Les croyances religieuses, aussi grande que puisse ĂȘtre leur importance existentielle, appartiennent Ă  la deuxiĂšme catĂ©gorie. DĂšs lors, le projet de lĂ©gitimer la rationalitĂ© des secondes reste philosophiquement pertinent, Ă  la diffĂ©rence du mĂȘme projet au sujet des premiĂšres. C’est en quoi la thĂ©ologie naturelle peut consister. Mais cela n’implique pas que cette lĂ©gitimation implique une structure fondationnelle. Ce qui revient Ă  une dĂ©fense de la rationalitĂ© des croyances religieuses face aux critiques Ă©pistĂ©mologiques, en particulier le reproche d’irrationalitĂ©. L’argument de l’ami intelligent et incroyant 39Il existe un argument, fort troublant, qu’on pourrait opposer Ă  la notion mĂȘme d’une Ă©thique des croyances religieuses aboutissant Ă  affirmer notre droit de les entretenir, sans prĂ©tendre les fonder. C’est l’argument de l’ami intelligent et incroyant. Jacques est incroyant. Il comprend ce que dit le Credo. Il a Ă©tudiĂ© chaque argument a posteriori donnĂ© en faveur de l’existence. SpĂ©cialiste de logique modale, il est capable de suivre les reconstructions les plus sophistiquĂ©es de l’argument ontologique. Grand lecteur de Kant, il admet la force de l’argument moral en faveur de l’existence de Dieu. Rien n’y fait cependant. Il ne croit pas en l’existence de Dieu. Il reste agnostique. Jacques est l’ami de Pierre, un croyant. Il en est l’ami intelligent et incroyant. Pierre ne soupçonne chez Jacques aucune mauvaise foi, aucune malveillance, aucune bĂȘtise. Mais Jacques ne croit pas ce Ă  quoi Pierre croit. 23 C’est en trĂšs gros l’attitude de Karl Barth, et un hĂ©ritage d’une certaine interprĂ©tation de Kierke ... 24 Plantinga, Warranted Christian Belief, p. 213 s. 40Pour une thĂ©ologie naturelle fondationnelle positive, Jacques est impossible. Si Jacques est intelligent, s’il comprend les arguments, alors il ne peut pas ne pas reconnaĂźtre l’existence de Dieu. À l’inverse, tout un pan de la thĂ©ologie contemporaine, qui rejette la thĂ©ologie naturelle, accepte la possibilitĂ© de l’ami intelligent et incroyant, mais considĂšre que Pierre ne devrait pas croire Ă  la rationalitĂ© des croyances religieuses. Pour ces thĂ©ologiens, Jacques a raison aucun argument en faveur des croyances religieuses n’est concluant. La croyance est une affaire existentielle et non rationnelle23. Plantinga, pour sa part, suppose qu’un obscurcissement peccamineux de l’esprit de Jacques a troublĂ© son sensus divinitatis, car tels sont les effets noĂ©tiques du pĂ©chĂ©24 ». 41Il existe Ă  mon sens une autre rĂ©ponse Ă  l’argument de l’ami intelligent et incroyant. On ne dira pas que Jacques raisonne mal, ni qu’il raisonne bien et que la foi est irrationnelle ; on ne parlera pas non plus des effets noĂ©tiques du pĂ©chĂ© sur son esprit. Je suivrai en revanche Peter van Inwagen 25 P. van Inwagen, Is God an Unnecessary Hypothesis? », dans A. Dole & A. Chignell, God and the Ethi ... Pourquoi est-ce que je crois en Dieu ? Certainement pas parce que je peux Ă©noncer des raisons en faveur de cette croyance, des raisons qui forceraient n’importe qui les comprenant Ă  partager ma croyance. Elles n’existent pas. Je peux Ă©tablir des raisons de croire en Dieu - cela m’arrive souvent - mais elles ne sont pas coercitives quelqu’un qui les comprend, mais auquel elles ne font rien, n’en est pas irrationnel pour autant25. 26 Voir P. van Inwagen, The Problem of Evil, Oxford, Oxford University Press, 2006, chap. III. 42Les raisons qu’on peut donner en faveur des croyances religieuses ne sont pas coercitives parce qu’elles rĂ©sultent d’arguments philosophiques. Ceux-ci ne sont jamais coercitifs26. Quelqu’un peut les comprendre sans ĂȘtre conduit Ă  adopter leurs conclusions. 27 P. Engel, La logique peut-elle mouvoir l’esprit ? », Dialogue, XXXVII 1998, p. 39. 43Cette situation est-elle si surprenante ? Supposons deux prĂ©misses A et B et une conclusion C. A et B, prises ensembles, peuvent impliquer logiquement C. Mais qu’est-ce qui me fait croire C ? Ce n’est pas que A et B implique C, car il est toujours possible de croire A, de croire B et cependant de ne pas croire C. Non pas qu’il faille mettre en question les rĂšgles logiques ou dire que la logique est trop abstraite, qu’elle n’épouse pas le mouvement du concept, que sa froide rigiditĂ© l’éloigne de l’existence, qu’elle n’est pas pensante. En revanche, comme le dit Pascal Engel Ă  propos de la rĂšgle logique du modus ponens si p alors q, et p, donc q, toute rĂšgle qu’elle est, elle ne peut me forcer en elle-mĂȘme Ă  accepter, ou Ă  reconnaĂźtre, que la conclusion q s’ensuit des prĂ©misses p et si p alors q27 ». InfĂ©rer une conclusion est un acte psychologique, non pas un mĂ©canisme logique. La logique ne dit rien des raisons que nous pouvons avoir de croire en la vĂ©ritĂ© des prĂ©misses ou en la vĂ©ritĂ© de la conclusion comme s’ensuivant des prĂ©misses. Qu’est-ce qui meut mon esprit ? Pas des rĂšgles logiques, mais cette confiance qui, bien loin d’ĂȘtre un sentiment Ă  proscrire de la vie intellectuelle, est Ă  mon sens constitutive de la rationalitĂ©. Il ne faut donc pas identifier infĂ©rence logique et vie Ă©pistĂ©mique. Cela ne diminue en rien l’importance et la valeur Ă©pistĂ©mologique des infĂ©rences logiques. Simplement, elles jouent un rĂŽle dans l’examen des relations qu’entretiennent des propositions, mais n’expliquent pas ce qui fait que nos croyances sont nĂŽtres. 28 Cohen, An Essay on Belief and Acceptance, Oxford, Oxford University Press, 1992. 44Croire quelque chose est un fait brut. Les croyances ne sont pas des acceptations, qui supposent une rĂ©flexivitĂ© et une forme de dĂ©cision28. La rationalitĂ© des croyances ne tient pas Ă  leur succĂšs dans un test de justification Ă©pistĂ©mologique. Sinon la quasi-totalitĂ© de nos croyances seraient irrationnelles. Je crois qu’il existe des choses matĂ©rielles indĂ©pendantes de moi. Cela ne rĂ©sulte pas d’une infĂ©rence, mĂȘme si je suis capable de donner des arguments en faveur de l’existence de choses matĂ©rielles indĂ©pendantes de moi. Berkeley a proposĂ© des arguments contre cette thĂšse. Je les comprends. Je les trouve brillants. Berkeley est Ă  mon sens un philosophe trĂšs recommandable, particuliĂšrement aux Ă©tudiants. Certains de ses arguments peuvent ĂȘtre rĂ©futĂ©s ; pour d’autres, les prĂ©misses Ă  accepter sont par trop discutables. Mais supposons qu’on me convainque un jour que mon rejet de l’immatĂ©rialisme berkeleyien ne tient finalement pas. Cela ne changerait rien Ă  ma croyance en l’existence de choses matĂ©rielles indĂ©pendantes de moi. Je continuerais Ă  penser que Berkeley a tort. Car si j’admets qu’il serait irrationnel de croire contre des arguments totalement imparables, en philosophie mĂȘme nos meilleures raisons ne sont pas coercitives. Elles peuvent ĂȘtre fortes, mais pas au point qu’on ne puisse raisonnablement croire, mĂȘme contre elles. Pour qui croit que p, la plupart du temps les arguments permettant de conclure que p ne sont pourtant pas les raisons pour lesquelles il le croit. 29 Par exemple, T. Reid, Essays on the Intellectual Power of Man, Edinburgh University Press, 1786 2 ... 30 Van Inwagen, Is God an Unnecessary Hypothesis? », p. 144. 45Certaines de nos croyances sont liĂ©es Ă  ce que Thomas Reid appelle notre constitution29 ». Elles sont ’hardwired’ dans nos cerveaux par ce qui est responsable de la formation de nos cerveaux -Dieu ou l’évolution, ou les deux Ă  la fois30 », comme le dit Peter van Inwagen. S’agissant de la croyance en l’existence de Dieu, de certaines croyances politiques, de croyances morales Ă©galement, que nous ne les partagions pas tous, qu’est-ce que cela a d’étonnant ? Pourquoi cela devrait-il nous encourager Ă  les considĂ©rer comme irrationnelles, voire simplement Ă  les tenir pour subjectives et relatives ? 46Si mĂȘme une infĂ©rence logique ne peut nous forcer Ă  croire la conclu­sion qui suit logiquement des prĂ©misses, comment diable serait-ce possible lorsque les raisons d’y croire ne sont pas coercitives. 47Ma conclusion n’a rien d’original si nous croyons en l’existence de Dieu, ce n’est pas contraint par un argument. Aucun argument ne nous forcera jamais Ă  croire en l’existence de Dieu. Mais cela n’a rien non plus Ă  voir avec la force ou la faiblesse de l’argument. Ce qui est en jeu est la nature de la croyance et son Ă©tiologie. Nous ne croyons pas Ă  volontĂ©. Cela n’implique nullement que nos croyances soient irrationnelles. D’une part, nous pouvons avoir des arguments en leur faveur, mĂȘme si nous n’avons pas ces croyances sur la base des arguments. D’autre part, les arguments Ă  leur encontre n’entraĂźnent pas toujours l’obligation d’y renoncer pour peu qu’ils n’interdisent pas totalement d’y adhĂ©rer. Pourtant, le fondationnalisme a rĂ©ussi Ă  convaincre beaucoup de philosophes, mais aussi beaucoup de gens qui ne sont pas philosophes, qu’une croyance n’est rationnelle qu’à la seule condition d’ĂȘtre justifiĂ©e Ă  partir de croyances de base. Si cette thĂšse est fausse, comme je l’ai suggĂ©rĂ©, nos croyances constitutives, ces croyances hardwired » dans nos esprits, sont rationnelles, quand bien mĂȘme nous ne les partagerions pas tous et serions incapables de nous en convaincre rĂ©ciproquement. 48J’ai rapprochĂ© nos croyances religieuses d’autres croyances, morales ou politiques. Il ne s’agissait nullement de comparer leurs contenus. Ce rapprochement ne concerne que la nature de notre assentiment. À cet Ă©gard, on peut montrer la parentĂ© Ă©pistĂ©mique des croyances religieuses avec celles que peuvent avoir, dans leurs domaines d’expertise, des psychologues, des psychiatres, des sociologues, des historiens, des Ă©conomistes, des spĂ©cialistes de sciences politiques. À mon sens, les croyances religieuses - que Dieu existe, que le Christ, son fils unique, est mort et ressuscitĂ© le troisiĂšme jour, qu’il reviendra pour juger les vivants et les morts, qui ressusciteront eux aussi - n’ont pas moins de rationalitĂ© que celles entretenues par des psychologues au sujet de l’esprit, des sociologues au sujet de la sociĂ©tĂ©, des spĂ©cialistes de sciences politiques au sujet des rapports gĂ©opolitiques. Tous ont des arguments, plus ou moins bons, qu’ils proposent Ă  l’appui de leurs croyances dans leurs domaines de spĂ©cialitĂ©. On observe un phĂ©nomĂšne analogue Ă  celui que je viens de dĂ©crire au sujet des croyances religieuses. Les arguments sont connus et compris des spĂ©cialistes, mais pour autant tous ne sont pas convaincus. Ainsi, dans les sciences humaines et dans la vie intellectuelle religieuse, il existe des arguments. Mais il est rare que quelqu’un renonce Ă  sa croyance face aux arguments des adversaires, ou soit convaincu par un argument alors mĂȘme qu’il le comprend. Cela devient non seulement rare mais impossible, s’il ne peut renoncer Ă  la croyance prĂ©tendument rĂ©futĂ©e par l’argument qu’on lui propose, ou si la croyance impliquĂ©e par cette rĂ©futation est pour lui inacceptable. Par exemple, je comprends les arguments des psychanalystes en faveur de l’inconscient. Pourtant je ne crois pas un seul instant en l’existence de ce que les psychanalystes appellent l’inconscient. Certains de mes Ă©tudiants et la plupart des mes collĂšgues en pensent de mĂȘme au sujet des arguments qu’il me semble possible d’avancer en faveur de la rationalitĂ© de la croyance Ă  la rĂ©surrection du Christ et Ă  celle des corps. Quand les arguments ne sont pas coercitifs, il ne peut pas en ĂȘtre autrement. Les 500 ans de la rĂ©forme sont l’occasion de comprendre ce qui distingue catholiques et catholiques et protestants croient en un Dieu unique en trois personnes le PĂšre, le Fils et le Saint-Esprit, bon, tout-puissant et Ă©ternel, leur foi diffĂšre sur plusieurs points. Les 95 thĂšses » de Martin Luther, puis les diffĂ©rents Ă©crits de Jean Calvin et d’Ulrich Zwingli, ainsi que les rĂ©ponses qui leurs sont adressĂ©es par le Vatican lors du concile de Trente, mettent en lumiĂšre des points de divergences importants. Du Pape, aux sacrements, en passant par le purgatoire et la Sainte Vierge, petit tour d’horizon des divergences majeures entre les deux Pourquoi les protestants rejettent-ils l’autoritĂ© du Pape ?Le protestantisme dĂ©signe en premier lieu un ensemble de courants religieux qui refusent l’autoritĂ© du Pape. Deux principes protestants l’expliquent. D’abord, la formule Ecclesia semper reformanda l’Église doit se rĂ©former sans cesse » affirme que les institutions ecclĂ©siastiques demeurent humaines et peuvent se tromper. L’ infaillibilitĂ© pontificale », dĂ©finie par le concile de Vatican I convoquĂ© par Pie IX en 1869-1870, est donc selon le sacerdoce universel », tout baptisĂ© est prophĂšte, prĂȘtre et roi ». Il n’existe pas hiĂ©rarchie au sein de l’Église du Christ. DĂšs lors, pour les protestants, aucune institution ne peut se prĂ©valoir d’un pouvoir plĂ©nier, suprĂȘme, immĂ©diat et universel » comme le stipule le catĂ©chisme catholique Ă  propos du pape. C’est au nom de ces deux principes que les protestants n’ont pas non plus de clergĂ©. Le pasteur a donc un ministĂšre particulier dans l’Église, mais n’est pas le seul Ă  pouvoir prĂ©sider les Pourquoi les protestants ne se confessent pas ?Luther et Calvin jugent tous les deux la pĂ©nitence utile, afin de rassurer les fidĂšles qui auraient du mal Ă  obtenir l’assurance du pardon de leur pĂ©chĂ©. Mais ils estiment qu’elle n’est pas les protestants, la reconnaissance de ses fautes et l’acceptation de son pardon sont considĂ©rĂ©es comme appartenant Ă  la relation personnelle que chaque croyant doit entretenir quotidiennement avec Dieu. De plus, le sacerdoce universel remet en question le monopole du clergĂ© sur les sacrements le pasteur n’est pas plus habilitĂ© qu’un autre pour les administrer. Le pardon est nĂ©anmoins rĂ©guliĂšrement annoncĂ© dans les cultes. Afin d’aider Ă  l’acceptation, il peut Ă©galement ĂȘtre prononcĂ© par un autre fidĂšle, souvent le aussi StĂ©phane-Marie Morgain Martin Luther souhaitait poser des questions ouvertes au dĂ©bat »3. Les protestants recoivent-ils l’Eucharistie ?L’Eucharistie, plus communĂ©ment appelĂ©e la Sainte-CĂšne » est, avec le baptĂȘme, un des deux sacrements conservĂ©s par les protestants. Quelques diffĂ©rences subsistent. D’abord, les protestants refusent l’idĂ©e selon laquelle l’Eucharistie est une actualisation du sacrifice du Christ. Pour eux, il s’agit principalement d’un acte rĂ©futent Ă©galement la transsubstantiation », principe catholique selon lequel JĂ©sus-Christ est rĂ©ellement prĂ©sent dans l’Eucharistie sous les apparences du pain et du vin. Luther y oppose l’idĂ©e de consubstantiation. Pour lui, le Christ est effectivement prĂ©sent dans le pain et le vin, mais ces deux derniers conservent aussi leur propre nature. Zwingli et — dans une moindre mesure — Calvin estiment quant Ă  eux que la prĂ©sence du Christ est Comment les protestants sont baptisĂ©s ?Contrairement aux catholiques, les protestants ne croient pas que le baptĂȘme est efficace par lui-mĂȘme, mais estiment qu’il doit ĂȘtre associĂ© Ă  la foi. Les luthĂ©riens et les calvinistes conservent nĂ©anmoins le baptĂȘme des enfants pĂ©dobaptisme Ă  la demande des parents et pas aspersion. De leur cĂŽtĂ©, les mouvements Ă©vangĂ©liques le rejettent et lui prĂ©fĂšrent le crĂ©dobaptisme, c’est-Ă -dire le baptĂȘme des croyants. Ces derniers doivent en faire eux-mĂȘmes la demande et assister auparavant Ă  une prĂ©paration catĂ©chĂ©tique. Le baptĂȘme chez eux se pratique par immersion, Ă  l’image de ceux de Jean le Baptiste dans le protestants ne retiennent que les sacrements commandĂ©s par JĂ©sus lui-mĂȘme dans les Évangiles. En effet, pour eux, seules les Saintes Écritures font autoritĂ© sola scriptura. Ils considĂšrent ainsi que les autres sacrements catholiques n’ont aucune lĂ©gitimitĂ©. La confirmation, l’onction des malades, l’ordination et le mariage sont donc Ă©cartĂ©s, mĂȘme si les protestants se marient aussi aussi A quoi servent les sacrements ?5. Pourquoi les protestants ne prient-ils pas la Vierge Marie ?Les protestants voient dans la dĂ©votion Ă  Marie de l’idolĂątrie. S’ils admettent que Marie est une croyante exemplaire et qu’elle a conçu de maniĂšre miraculeuse JĂ©sus en Ă©tant vierge, ils ne croient pas en l’ImmaculĂ©e conception, idĂ©e selon laquelle la Vierge est sans pĂ©chĂ©. NĂ©e de maniĂšre naturelle, d’un pĂšre et d’une mĂšre, Marie a Ă©tĂ© tĂąchĂ©e, selon eux, par le pĂ©chĂ© originel. Luther considĂšre cependant que Marie fut libĂ©rĂ©e du pĂ©chĂ© originel pour que la chair du RĂ©dempteur ne fĂ»t pas non plus effleurĂ©e par l’ombre du pĂ©chĂ© ». Mais tous les rĂ©formateurs ne sont pas d’accord avec protestants refusent Ă©galement l’Assomption, car elle n’est pas relatĂ©e dans la Bible. Les luthĂ©riens et les anglicans fĂȘtent nĂ©anmoins le 15 aoĂ»t, qu’ils appellent la fĂȘte de Marie ». Mais pour les protestants JĂ©sus est le seul intercesseur solus Christus et seul Dieu est digne d’un culte soli Deo gloria. Ils ne prient alors que le Dieu Pourquoi les protestants ne prient-ils pas les saints ?Les protestants perçoivent Ă©galement le culte des saints comme de l’idolĂątrie. Toujours au nom du solus Christus et de la soli Deo gloria, ils refusent de les prier. De son cĂŽtĂ©, l’Église catholique distingue le culte de dulie, rendu aux saints, et la latrie, culte et adoration rendue Ă  Dieu. Cette distinction apparaĂźt lors du concile des Trente en rĂ©ponse aux rĂ©formateurs. Pour le culte de la Vierge, ils parlent d’ Pourquoi les protestants ne croient t-ils pas au purgatoire ?Le concept de purgatoire, quoique Ă©voquĂ© prĂ©cĂ©demment, apparaĂźt de maniĂšre claire dans le dogme catholique en 1133. Il s’agit du lieu oĂč les Ăąmes des dĂ©funts en Ă©tat de grĂące et assurĂ©s de leur salut expient les pĂ©chĂ©s dont ils n’ont pas fait pĂ©nitence. Le purgatoire correspond au feu » purificateur Ă©voquĂ© par Pierre 1 Pierre 1, 7 et Paul 1 Corinthien 3, 15. Les catholiques Ă©voquent Ă©galement deux autres versets qui semblent parler d’un lieu entre notre monde et le Royaume de Dieu Matthieu 12, 31 et Job 1, 5.Les protestants, eux, rejettent tous ce concept, car il n’apparaĂźt pas clairement dans les Écritures saintes. Pour eux, le feu rĂ©dempteur Ă©voquĂ© dans le Nouveau Testament est le jugement et, s’appuyant sur le second Ă©pitre de Pierre, une fois la mort survenue, tout est jouĂ©. 2 Pierre 3, 7-14.Lire aussi Qu’est-ce que le purgatoire ? Chaque Français jette en moyenne 1 kilo de dĂ©chets par jour, soit 360 kilos par an. Regardez toutes ces poubelles chez nous, dans notre rue, et dans nos villes. Imaginez la mĂȘme chose dans toutes les poubelles de toutes les maisons de toutes les rues de tous les pays du monde ! Cela reprĂ©sente plusieurs milliers de tonnes de dĂ©chets. Pourquoi les dĂ©chets sont-ils dangereux ? La plupart de tous ces dĂ©chets accumulĂ©s sont brĂ»lĂ©s ou enterrĂ©s dans d'immenses terrains de nature appelĂ©s sites d'enfouissement qui dĂ©gagent des gaz nocifs dans l'air. Imaginez si chacun de nous enterrait ses dĂ©chets dans son jardin ! Lorsqu'il pleut, la pluie passe alors sur ces dĂ©chets emmenant avec elle les poisons et matiĂšres toxiques dans le sol, polluant ainsi une grande surface de la terre et de la mer. Le tri sĂ©lectif Le tri sĂ©lectif consiste Ă  rĂ©cupĂ©rer sĂ©parĂ©ment les dĂ©chets selon leur nature, dans le but de recycler les dĂ©chets qui peuvent avoir une seconde vie ! Le tri sĂ©lectif, c'est agir pour la protection de son environnement ! Le compost Les Ă©pluchures de lĂ©gumes, les coquilles d’Ɠufs ou encore les peaux de bananes, sont des dĂ©chets "verts". Et peuvent devenir d'excellents engrais naturels ! Il suffit d'installer un grand bac avec un couvercle dans le fond du jardin et d'y jeter ces dĂ©chets qui se dĂ©sagrĂ©geront en une sorte de fumier. IdĂ©al pour nourrir la terre ! A retenir ! Dans la poubelle jaune ou bleue selon les villes carton d'emballage, bouteilles en plastique, cannettes, papiers, journaux. Dans la poubelle blanche ou grise bouteilles en verre, pots et bocaux en verre. Dans la poubelle verte ou marron les dĂ©chets alimentaires, les emballages et le verre non recyclables. Attention Pour vous aider, regardez les affiches collĂ©es sur chaque poubelle. Si vous avez un doute, jetez vos dĂ©chets dans la poubelle d'ordures mĂ©nagĂšres. Les enfants et le tri je ne jette pas, je donne Les enfants ont aussi des dĂ©chets de vieux jouets qui ne les amusent plus, de vieux vĂȘtements qui ne leurs vont plus, de vieux livres qui ne sont plus de leur Ăąge, des bricolages en carton qui ne servent plus Ă  rien... Gare Ă  la poubelle ! Tous ces objets sont rĂ©utilisables. Ils ne plaisent plus mais peuvent intĂ©resser quelqu'un d'autre. Je donne Les vieux jouets et livres aux enfants qui n'en ont pas ou Ă  des associations. Certaines bibliothĂšques reprennent les livres dont on ne veut plus ! Les vĂȘtements trop petits Ă  ceux Ă  qui ils pourront aller. Par exemple un bac de la Croix Rouge ou d'EmmaĂŒs. Je ne jette pas, je transforme En plus de trier les dĂ©chets, on peut les rĂ©-utiliser pour ne pas les jeter. On appelle ça la rĂ©cupĂ©ration et plus familiĂšrement la rĂ©cup'. Une boĂźte de conserve en pot Ă  crayon Une boĂźte Ă  chaussure en boĂźte Ă  secrets Une bouteille de lait en maracasses Un livre dĂ©chirĂ© en dĂ©cor de playmobil Un vĂȘtement trouĂ© en vĂȘtement de poupĂ©e Des bouchons de bouteilles en jeux de construction A retenir vocabulaire des dĂ©chets et du triRecyclable rĂ©utilisableDĂ©chets mĂ©nagers DĂ©chets produits par chacun d'entre nousDĂ©chets mĂ©nagers spĂ©ciaux DĂ©chets produits par les entreprises et les collectivitĂ©sBac de tri Nom donnĂ© aux poubelles utilisĂ©es pour le tri des Tout ce qui protĂšge ou contient quelque 3 R RĂ©duire, RĂ©cupĂ©rer, Recycler. RĂ©duire ce que nous jetons, en rĂ©utilisant les choses autant que possible et en les recyclant.

ils ne sont pas a la seconde